mes petits blablabla

J'ai hésité à écrire un article parce qu'il n'est pas facile de "se montrer". Mais des personnes proches de mon entourage m'ont dit que j'étais magnifique et qu'elles espéraient que j'allais écrire un article pour que d'autres femmes en mal-être puissent en profiter. Puis, il y a quelques jours, ma petite voisine de 85 ans, qui ignore tout de mon parcours, m'a dit : "Ben dis donc, tes cheveux, qu'est-ce qu'ils poussent"

Alors voilà, après des années de souffrances, à cacher ma tête sous toutes formes de tissus, je me lance et je partage avec vous mon parcours. Parce que j'ai compris que je ne suis pas la seule à souffrir de cette maladie. Et parce que je veux que d'autres se servent de mon vécu pour améliorer le leur.

L'alopécie n'est pas une maladie qui fait mourir, alors on pense parfois ne pas avoir le droit de se plaindre. Pourtant, elle détruit à petit feu, l'estime qu'on a de soi pour commencer, mais aussi la confiance en soi, la féminité et ce petit truc en plus, que l'on n'aura jamais.

14 ans : Je commence à vérifier régulièrement ma coiffure pour être sûre qu'on ne voit pas mon crâne au travers de mes cheveux.

21 ans : Je commence à me faire suivre par une dermatologue pour ma chute de cheveux. Elle me dit que je souffre d'alopécie androgénétique. Tous les traitements y passent : pilule contraceptive, sprays, shampooing, comprimés... Et le fameux Minoxidil 5 %, dont tout le monde parle, malgré tous ses effets secondaires. Il ne m'aura fait gagner aucun cheveu. En revanche, il aura blanchi ma raie. Et comme il est très gras, il m'aura forcé à me laver les cheveux tous les jours pendant les années où je l'ai pris. Alors que chacun sait qu'à chaque lavage, on perd quelques cheveux supplémentaires.

26 ans : j'accouche de mon 1er enfant. Perte de cheveux. La dermatologue me prescrit des piqûres de Biotine et Bépanthène : 2 flacons 3 fois par semaine pendant 6 semaines.

28 ans : j'accouche de mon 2ème enfant. Perfusion de fer et de plaquettes à la maternité. Perte de cheveux. Piqûres : 4 flacons 3 fois par semaine pendant 12 semaines.

35 ans : je perds beaucoup de kg. Piqûres pendant 4 mois.

37 ans : j'accouche de mon 3ème enfant. Perte de cheveux. Piqûres.

40 ans : j'attrape le covid. Perte de cheveux. Vertiges, vue floue, fatigue. Mon taux d'hémoglobine passe à 7,4. Transfusion de 2 poches de sang en urgence. J'effectue des prises de sang de contrôle régulièrement. Elles sont suivies de perfusions de fer chaque fois que c'est nécessaire. Commence une très longue période où seuls mon mari et mes 3 enfants me voient la tête sans bonnet, bandana, foulard, turban ou gavroche. Une panoplie d'examens conclut à de l'endométriose et de l'adénomyose. Je fais mes piqûres désormais 6 mois sur 12 (3 mois de piqûres, 3 mois de pause, etc). Je suis vaccinée pour le covid car mon médecin craint que "je n'y passe" si je l'attrape une autre fois. Mes règles deviennent folles. Mon tampon super + et ma serviette spéciale nuit débordent régulièrement au bout de 15 minutes la journée. Je dois me changer intégralement toutes les 1h30 la nuit et dormir sur une serviette de plage en portant un gros jogging, un tampon super + et une serviette spéciale nuit. Le gynécologue me propose de prendre la pilule Optimizette Gé qui coupe les règles. Si elle ne fonctionne pas, il retirera l'utérus. La pilule mettra 1,5 an à fonctionner. Puis, un an plus tard des blagues reprendront de temps en temps. Puis, encore un an plus tard, les blagues s'accentueront de nouveau.

Une semaine avant mes 41 ans : une amie me fait une coupe de cheveux très courte un soir de 31 décembre. Ce n'était pas prévu, c'était une impulsion. Et mon amie a lâché sa cuisine pour venir me couper les cheveux parce que j'avais besoin que ce soit fait tout de suite, maintenant.

41 ans : je perds ma grande soeur des suites d'un cancer. Pertes de cheveux ++++. Une coiffeuse, amie de ma soeur décédée, tond mes cheveux très courts en conservant seulement une frange sur le front, car elle semble être "résistante". Je me découvre dans un style inédit pour moi. Militaire ou femme homosexuelle selon mon mari. Mais qui pourtant, selon moi, me redonne une certaine féminité car me retire la honte de tous ces trous.

43 ans : j'entame des recherches sur la greffe de cheveux. Puis je commence à prendre des contacts. Je me déplace dans une clinique en région Parisienne. Je remplis des formulaires de contacts et je joins des photos quand c'est trop loin. En France, les cliniques refusent, car mon alopécie est beaucoup trop diffuse et ma zone donneuse pas assez importante. En Turquie, elles acceptent toutes. Sauf une, qui refuse à cause de mon allergie à la colle de pansement, puis qui me rappelle 1 mois après parce qu'ils ont réfléchi et utiliseront une autre sorte de pansement pour moi. Une clinique veut me garder 2 nuits, une autre 4, mais la majorité 3. En faisant des recherches, je comprends que celle qui garde 2 nuits me laissera me charger seule du 1er shampooing, ce qui est très dangereux, et encore plus pour moi qui ai une allergie avérée à la colle de pansement. Celle qui veut me garder 4 nuits veut clairement augmenter son bénéfice, sans raison. Je pense avoir trouvé ma clinique, qui me gardera 3 nuits, qui a des pansements pour les gens allergiques, qui répond clairement aux questions et qui a de bons avis sur internet. La confiance est là, même si la peur est présente, d'autant que la guerre frappe juste à côté de la Turquie. J'apprends quelques heures avant de réserver mes billets d'avion que mon grand-père est hospitalisé. Ma maman ne peut donc plus m'accompagner puisqu'elle veut prendre soin de son papa. Je décide de repousser mon voyage. Je pense à un signe pour me faire comprendre que ce n'était pas une bonne idée ou pas le bon moment. Alors, je continue mes recherches sur internet. Les personnes souffrant d'alopécie ont les cheveux extrêmement fins et sans volume. Je finis par comprendre que la greffe est une bonne idée pour les personnes souhaitant les cheveux courts, mais pas top du tout pour les personnes voulant les cheveux mi-longs ou longs. Puis surtout, mon alopécie étant diffuse, ma zone donneuse, n'est pas en assez bonne santé puisqu'elle aussi est attaquée par la perte de cheveux. Ce qui signifie qu'on va aller piocher dans une zone malade pour "soigner" une zone un peu plus malade. Les cheveux greffés risquent donc de tomber eux aussi. En tant que femme, la greffe a donc des chances d'être réussie quand on a une petite alopécie ou quand on ne souhaite pas un résultat fantastique. Alors que c'est beaucoup plus simple pour les hommes qui sont très souvent bien fournis au niveau de la couronne (la couronne étant la zone donneuse pour les hommes comme pour les femmes). Plus je fouille et plus je comprends qu'il faudra faire une 2ème greffe quelques mois après (donc doubler les frais), mais vu mon alopécie importante, elle sera peut-être impossible si ma zone donneuse est trop peu fournie, voire même si elle a été abîmée par la 1ère greffe. Je renonce à la greffe.

J'essaie 3 perruques, un volumateur, me prends en photos, teste en famille et avec les amis. Tout le monde me trouve jolie. On me dit même que ça me rajeunit de 10 ans. Mais je n'arrive pas à sortir à l'extérieur avec. Je réussis une fois au supermarché puis dans un magasin de vêtements le même jour. Je vois 1 ou 2 personnes que je connais à chacun de ces 2 endroits. Je passe à côté sans dire bonjour. Elles ne me reconnaissent pas. Je ne réussis plus à mettre mon volumateur après. Ce n'est tout simplement pas possible. C'est au-dessus de mes forces. Ce n'est pas moi, ça ne va pas. Je ne supporte pas de duper. Je ne supporte pas avoir chaud et envie de me gratter. Les barrettes du volumateur me font mal à la tête. Le bonnet de la perruque serre ma tête. Je ne supporte pas me réveiller le matin et ne pas me sentir "belle". Je crains la perruque qui bouge et qu'on aperçoit. Je ne supporte pas l'idée de mettre le volumateur la journée pour les inconnus et de le retirer le soir pour mon mari parce qu'au bout de quelques heures, j'ai du mal à le garder.

44 ans : je décide de faire de la tricopigmentation, également appelée micropigmentation ou dermopigmentation. Il s'agit de faire une multitude de points de tatouages sur mon crâne qui donneront un effet de densité. Je contacte plusieurs endroits en leur transmettant des photos car les prix sont évidemment différents en fonction du travail à faire. Beaucoup me répondent par un mail vague. Une me propose 550 €, mais il faut le faire absolument avant Noël pour bénéficier de cette promotion. En discutant avec elle, certaines de ses remarques me donnent largement à penser qu'elle ne connaît rien à l'alopécie. Un autre me propose 2500 €. Tous les autres me proposent 1800 €. Je choisis finalement celui qui prend la peine de me téléphoner. Il répond à toutes mes questions. Il anticipe même certaines. Ses phrases sont claires. Je trouve une belle quantité d'avis positifs sur internet. J'y vais une 1ère fois début janvier 2025. Il prend à nouveau le temps de parler avec moi et il me fait quelques tests pour bien choisir la couleur et vérifier que je ne fasse pas d'allergie. Il m'explique qu'ils font un forfait à la prestation et non pas au nombre de séances. Ce qui signifie que je reviendrai faire des séances tant que j'en aurai besoin mais que le prix ne bougera pas. En général, il faut 3 séances pour une petite alopécie. Pour une plus importante comme la mienne, il en faudra davantage, peut-être 5 ou 6.

28 janvier, je vais à ma 1ère séance.

27 mai, je viens d'effectuer ma 7ème séance. Je suis heureuse et je veux que ça se sache. Pas pour me vanter, non, ce n'est pas dans mon caractère. Mais tout simplement parce que je sais que je ne suis pas la seule femme à souffrir d'alopécie androgénétique. Bien qu'on m'ait dit à plusieurs endroits que mon alopécie est dite "diffuse" ou "importante", j'ai appris que beaucoup de femmes sont dans ma situation. Alors je veux qu'elles sachent qu'il existe des solutions, je veux qu'elles sachent se protéger des dangers, et je veux qu'elles sachent qu'elles ne sont pas seules.

Cet article n'est sponsorisé par personne. C'est moi qui ai payé ma tricopigmentation et je ne retirerai aucun bénéfice à citer ceux qui se sont occupés de moi. Seulement, ils ont été d'une gentillesse et d'un professionnalisme incroyable alors je souhaite les citer.

Si vous deviez avoir recours à la tricopigmentation, je vous recommande vivement Hair Repair Solution situé à Paris. Certains font appel à eux pour un effet densité sur une partie du crâne ou de façon plus étendue. D'autres pour un effet crâne rasé. D'autres font appel à eux pour réparer les marques suite à une greffe de cheveux. Ils forment en plus de nouveaux praticiens qui viennent d'un peu partout en France et même des DOM-TOM. Mais il y a aussi des personnes qui se forment ailleurs et qui ne reçoivent pas assez d'informations et qui ensuite se dirigent vers eux pour avoir un complément de formation. Alors, quoi que vous décidiez, fouillez partout sur internet, posez des questions, et n'allez pas n'importe où...

Au jour d'aujourd'hui, je suis heureuse d'avoir fait ce parcours de tricopigmentation. Je peux enfin sortir la tête nue. Je peux me balader dehors et ne pas m'inquiéter d'où et comment je vais pouvoir discrètement changer mon bonnet d'extérieur pour le remplacer par un bonnet d'intérieur quand je rentre dans un endroit fermé. Je n'ai pas encore testé mais il paraît que je pourrai même me baigner à la piscine et à la mer sans bonnet de bain ou turban sans avoir honte. Je ne sais pas ce que feront mes cheveux dans les prochains mois ou dans les prochaines années, mais je reste positive. Aujourd'hui, je passe inaperçue sans avoir à me cacher.

Merci Rémy et Dominica. Merci du fond du coeur. Vraiment. Et sincèrement. Vous ne vous rendez pas compte à quel point vous changez des vies. En tout cas, vous avez changé la mienne.

Vous envisagez de faire de la tricopigmentation mais vous vous posez des questions ?

Pour info :

- La tricopigmentation est inconfortable par moments, douloureuse par d'autres, mais n'est vraiment pas insurmontable. A certains moments, on peut même s'endormir. L'idéal est d'avoir un téléphone ou de la musique avec des écouteurs afin de laisser l'esprit s'évader.

- Chaque séance doit être espacée d'au moins 2 semaines de la suivante afin de laisser cicatriser. Ceci dit, je n'ai eu aucune douleur ni difficulté à dormir ni souci pendant la cicatrisation.

- Après chaque séance, il faut mettre de la crème Cicaplast, rester 48 h sans laver ni mouiller les cheveux, ni transpirer ni prendre le soleil. Ensuite, il vaut mieux protéger ses cheveux du soleil, piscine, mer et bains pendant quelques temps.

- Le plus dur pour moi aura été de rester immobile parce que je suis du genre à ne pas savoir rester en place. Mais les personnes qui se sont occupées de moi étaient adorables et faisaient des pauses aussi souvent que j'en avais besoin. Pour ma part, les séances ont duré entre 4 et 6 h, le plus souvent entre 5 et 6 h, avec des pauses toutes les 2 h environ. L'idéal est d'amener quelque chose à grignoter pour les pauses, surtout si comme moi on est sujet aux vertiges après les séances.

- On doit faire une séance de retouche tous les 2 ou 3 ans environ, de sorte que le pigment sera adapté à notre nouvelle couleur de cheveux. Pour un résultat optimum, je préfère colorer mes cheveux. Là où ils blanchissent, c'est là où j'ai mis mon traitement minoxidil et c'est là où j'ai le plus d'alopécie. On verrait donc une démarcation s'il y avait du blanc là où il y a des tatouages.

- Le prix de la tricopigmentation varie énormément en fonction de l'importance de l'alopécie. Le prix de la retouche est de toute façon beaucoup beaucoup moins cher. Il ne faut pas attendre plus longtemps que les 3 ans conseillés, sinon les pigments seront partis et il faudra alors recommencer intégralement.

- La tricopigmentation ne se voit pas à distance de conversation. La seule personne qui pourrait s'en rendre compte serait extrêmement proche de vous, en vous coiffant, en vous faisant un soin du visage ou un massage par exemple.

Quand ma fille lit mon livre d'anecdotes humoristiques, rigole comme une folle, me dit parfois "ah oui, ça je m'en rappelle" puis s'amuse à faire une photo d'une de ses bêtises dite il y a 10 ans, ça donne ça... Et oui, on a oublié comme elle était chipie cette demoiselle là  (Mais a t elle vraiment changé ? )

Mes grands insinuent toujours que leur petit frère est beaucoup plus casse pieds qu'eux ne l'étaient. Ils insinuent aussi que je suis beaucoup plus cool avec lui que je ne l'étais avec eux. Mais foie de maman dragon, je n'ai pas changé. C'est simplement qu'ils ont oublié tout ce qu'ils ont fait (pensée pour mes rideaux du salon, paix à leur âme...)

Alors quand ma fille lit mon livre d'anecdotes humoristiques et se remémore ses bêtises en rigolant comme une folle, j'adore  Et quand elle me fait ce genre de jolie image retraçant une de ses "blagues", je suis fan 

Il aura fallu attendre 18 ans et 3 enfants pour qu'enfin un de mes enfants attrape la queue et gagne un tour gratuit  Bravo minipouce, tu es le héros de la fratrie (mais ce soir, tu es surtout le héros de maman )

La classe de terminale de fiston 17 ans a décidé de faire le "secret santa". Fiston a pioché le prénom du garçon malvoyant de la classe. Il s'est posé beaucoup beaucoup de questions pour lui trouver un cadeau qui lui plaise. Il a envoyé un message à ses parents via l'ent de l'école mais il n'a pas eu de réponse. Il a finalement opté pour un jeu de société "Tic tac boum" où il pourrait jouer avec une personne voyante, afin de ne pas stigmatiser son handicap et afin de ne pas lui offrir quelque chose qu'il ait déjà. Il l'a emballé et s'est ensuite posé la question du prénom, car un paquet contient toujours le prénom de la personne qui le reçoit. Grâce à Youtube et du tippex, il a écrit en brail le prénom. Bravo mon coeur, ce petit plus fera toute la différence, j'en suis certaine 

Randonnée de 4,5 km pour Octobre Rose avec ma fille 

Tout le monde s'habille en rose pour Octobre Rose aujourd'hui au lycée Mes 2 lycéens ont piqué dans les affaires et bijoux de maman et papa Avec leur permission, je partage cette photo

En route pour le cp 

J'ai acheté ce piano sur le bon coin dimanche dernier. J'essaie de réaliser un rêve de petite fille : apprendre à en jouer. Il n'est jamais trop tard, pas vrai ? Mais d'après vous, est ce moi qui en joue le plus ? J'en connais un qui vient d'attraper un rêve lui aussi...

Placard à activités manuelles vidé, trié, jeté, rangé... C'est fou comme le bazard s'y installe vite... Je soupçonne un petit nain coquin de s'y faufiler chaque nuit...